Le project pan : nouvelles habitudes ou tendance opportuniste ?

Inondant les réseaux depuis le début de l’année, le project pan désigne le fait de terminer ses produits avant d’en racheter. Traduit en français comme « projet godet », qui désigne le fond des produits de maquillage, cette tendance ne se limite pas forcément qu’au makeup, mais à l’ensemble des produits de « bien-être » : skincare, gels douche,… Cela peut paraître comme une évidence pour certains, mais n’est pas vraiment un réflexe chez beaucoup d’autres.  

En effet, entre la société de (sur)consommation dans laquelle nous évoluons, les lancements de produits toujours plus nombreux chaque année et la montée en puissance des influenceurs et créateurs de contenu, une tendance en chasse une autre et on se retrouve rapidement avec beaucoup de produits à peine utilisés, voire pas ouverts.  

Pourquoi faire ce challenge sur les réseaux ? Est mis en avant le côté motivation : en montrant les produits qu’on a pour objectif de terminer, il y a comme un engagement pris, ce qui va pousser à les terminer au plus vite. Le fait de voir sur les réseaux de nombreuses personnes faire la même chose est également un facteur pour rester investi. Certains influenceurs font au passage de la sensibilisation à cette accumulation de produits, ce qui peut potentiellement à terme mener à moins consommer, ou de façon plus raisonnable.  

Pour autant, certains aspects de ce project pan pourraient être qualifiés d’opportunistes. Le suivre permet de faire une quantité de contenu non négligeable : présentation des produits, potentiel tri de ce qu’on garde, annonce de ceux qu’on souhaite terminer en premier, updates régulières quant à l’avancement… Ce type de vidéos fonctionnant assez bien, cela assure une certaine visibilité voire un certain revenu aux créateurs de contenu, sans fournir beaucoup d’efforts. On peut également souligner le fait que ce sont généralement des micro et macro influenceurs (moins d’un million d’abonnés) qui suivent cette tendance, qui ne reçoivent donc pas forcément de colis de la part des marques, limitant d’une certaine façon le nombre de produits qu’ils accumulent.  

Enfin, le project pan reste pour l’instant une tendance des réseaux sociaux : rien ne dit que certaines personnes ne le font pas uniquement pour leur communauté et pas dans la « vie réelle », ni qu’il y ait de réelles convictions de changer sa consommation derrière et donc de retourner à sa consommation habituelle une fois que le « less is more » ne sera plus à la mode. 

Et vous, qu’en pensez-vous ? 

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